INTERRUPTION DE GROSSESSE :
IVG et IMG
Je mets juste le lien pour pas le perdre, j'étofferai l'article plus tard
Il est intéressant ce site, bonne piste jennifer
jeudi 8 avril 2010
La Synthèse de presse bioéthique du mercredi 3 mars 2010

L'Institut de Politique familiale (IPF) a présenté le 2 mars 2010 un rapport intitulé "L'avortement en Europe et en Espagne" au Parlement européen. 2,9 millions d'avortements ont été pratiqués en 2008 en Europe, c'est-à-dire 1 avortement pratiqué toutes les 11 secondes, soit 7.846 avortements par jour.
Selon Eduardo Hertfelder, président de la Fédération internationale de l'IPF, "l'avortement est devenu la principale cause de mortalité en Europe, et présente des effets sociaux et démographiques dramatiquement constatables". Le rapport note que l'Espagne est le pays de l'Union européenne des 27 où la hausse du nombre d'avortements a été la plus importante durant les dix dernières années, et où "deux adolescentes avortent toutes les heures".
Considérant que l'avortement représente une violence faite à la femme, l'IPF émet plusieurs propositions pour "favoriser la mise en oeuvre de politiques publiques qui garantissent le droit de l'enfant dans la période prénatale et le droit de la femme à la maternité en supprimant les obstacles qui les entravent". Parmi ces propositions, on peut noter entre autres : la "réunion d'un Conseil extraordinaire des Ministres chargés de la famille, qui analyse la problématique de la natalité et ses conséquences sur le vieillissement de la population et l'hiver démographique en Europe et en Espagne"; la promotion d'un "accord des pays de l'UE sur la mise en oeuvre d'une aide directe universelle à la grossesse de 1.125 euros"; un "programme spécifique d'aide à l'adolescente enceinte pour faire face aux problèmes particuliers posés par une grossesse à cet âge sans défense"; la "création de centres d'aide, de soins et de conseils à la femme enceinte qui aident toutes les femmes, mariées ou célibataires, à avoir leurs enfants"; ou encore la réduction de 50% de la TVA sur une série de produits de base d'hygiène infantile.
Ipfe.org - Gènéthique 03/03/10
© Copyright Gènéthique - Chaque article présenté dans Gènéthique est une synthèse d'articles parus dans la presse et dont les sources sont indiquées dans l'encadré. Les opinions exprimées ne sont pas toujours cautionnées par la rédaction.
Libellés :
Rapport sur l'avortement en Europe
La Synthèse de presse bioéthique du mercredi 16 septembre 2009

Accompagnement des grossesses des adolescentes
Accompagnement des grossesses des adolescentesLa Croix consacre un article à l'accompagnement des grossesses des adolescentes promu par la Fondation de France, et lancé en 2003 au lycée Jean Moulin de Roubaix. Cette initiative regroupe un éventail de travailleurs sociaux dans le but d'aider les jeunes femmes mineures enceintes à poursuivre leur scolarisation tout en s'épanouissant dans leur rôle précoce de maman. "Il y a six ans, quand on a vu arriver trente gamines enceintes au fil de l'année scolaire, on s'est dit qu'il fallait faire quelque chose, raconte Suzanne Six, assistante sociale. Car beaucoup abandonnaient pour se consacrer à l'éducation de leurs enfants, ou en venaient à se replier sur elles-mêmes."
Concrètement, les travailleurs sociaux qui accompagnent les jeunes mères font le lien entre la maternité, la Caisse d'Allocations familiales, le psychologue, les conseillères conjugales ou le Crous. Les jeunes filles sont dans des situations de vie diverses : vivant chez leurs parents, en couple, seules, en foyer... La création de cette petite équipe d'accompagnement leur permet de renouer des liens personnels qui incitent à la confiance et permettent d'organiser sereinement l'arrivée de l'enfant. Des plages d'examen spéciales leur sont aménagées afin que les contretemps dus à la grossesse n'entraînent pas d'échec scolaire.
De son côté, la CAF a étendu différentes aides aux jeunes mamans qui ont déclaré leur grossesse avant l'âge de 18 ans : allocation de rentrée scolaire extra-légale, aide à l'outillage pour les formations professionnelles, aide à l'équipement pour celles qui doivent s'installer seule.
Pour Jean-François Pernot, psychologue, "une grossesse pour une lycéenne peut être inquiétante, mais pas forcément dramatique. Elle peut devenir problématique si elle est mal accompagnée". C'est de cet accompagnement que viennent remercier nombre de jeunes mamans après l'accouchement ou l'obtention de leurs diplômes.
La Croix (Marilyne Chaumont) 16/09/09
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La Synthèse de presse bioéthique du lundi 22 mars 2010
La Synthèse de presse bioéthique du lundi 22 mars 2010
Trisomie 21 : renforcement du dépistage
Trisomie 21 : renforcement du dépistageAlors que la journée mondiale de la trisomie, le 21 mars 2010, a été l'occasion de mettre en lumière les dernières avancées de la recherche d'un traitement de la maladie, le Journal du Dimanche rapporte que "les naissances d'enfants trisomiques ont été divisées par trois" ces dernières années. Le nombre de foetus touchés par cette anomalie chromosomique a pourtant augmenté, notamment en raison de l'accroissement des maternités tardives, mais "96% des cas dépistés avant la naissance se soldent par une interruption médicale de grossesse". Pour Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Jérôme Lejeune, ce chiffre révèle l'eugénisme qui sous-tend le système de dépistage prénatal (DPN) en France. "Je ne juge pas les gens mais le système" précise-t-il en soulignant l' "effet prescripteur" du DPN : bien que non obligatoire, les médecins ont l'obligation légale de le proposer systématiquement. Plus de 80% des femmes enceintes "acceptent de se soumettre à ces examens" mais "sans toujours avoir conscience de ce qu'ils impliquent". Alors que "le principe de décision éclairée est au coeur du dispositif réglementaire" du DPN, une étude de l'Inserm de janvier 2009 a montré que près de la moitié des femmes se prêtant aux divers tests de dépistage "n'ont pas conscience qu'elles pourraient être amenées à prendre d'autres décisions, faire ou non une amniocentèse et, en cas de diagnostic avéré de trisomie 21, poursuivre ou interrompre leur grossesse". En octobre 2009, le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) avait convenu que "la différence entre obliger à dire et inciter à faire est aussi fondamentale que fragile". Il alertait sur "les risques de 'dérive pseudo-préventive qui ne peut aboutir qu'à alimenter les perceptions stigmatisantes des personnes handicapées' ".
Vice-présidente de l'association Trisomie 21, Sylvia Gaymard explique que "les parents n'ont pas suffisamment d'éléments pour prendre réellement eux-mêmes la décision". Elle constate que de nombreux professionnels de santé "conseillent généralement de mettre fin à la grossesse et présentent l'interruption médicale comme la seule issue possible". Selon une étude d'Annick-Camille Dumaret, psychologue ingénieur de recherche à l'Inserm, le diagnostic anténatal joue un rôle dans les réactions des personnels médicaux. Avec le diagnostic, la trisomie en quelques sorte, "ça ne devrait plus exister. Elle est vécue comme un échec obstétrical : c'est un dépistage raté". Aujourd'hui, "collectivement, on est de moins en moins prêts à accueillir les trisomiques parce qu'on estime qu'ils n'auraient pas dû venir au monde. On les désintègre pour ne pas avoir à les intégrer" constate Jean-Marie Le Méné, auteur de La trisomie est une tragédie grecque.
La Fondation de service politique publie également un article de Pierre-Olivier Arduin sur les nouvelles règles de dépistage prénatal qui ne font pas l'unanimité dans la profession médicale. Ce sont les centres pluridisciplinaires de diagnostic prénatal (CPDPN) - composés de gynécologues-obstétriciens, pédiatres, échographistes, généticiens et psychologues agréés par l'Agence de la biomédecine - qui ont la mission légale "de confirmer les indications d'interruption de grossesse pour motif médical". Les arrêtés du 23 juin 2009 et du 19 février 2010 (Cf. Synthèse de presse du 3/03/10) ont opéré dans leur formulation "un glissement insidieux en évoquant 'le risque pour l'enfant à naître d'être atteint d'une maladie d'une particulière gravité, notamment la trisomie 21'. Sur le plan symbolique, le signal est clair : l'IMG [interruption médicale de grossesse] en cas de trisomie 21 ne saurait être refusée par une équipe pluridisciplinaire puisque cette affection est qualifiée pour la première fois de maladie d'une particulière gravité". Une formulation pleine d'ambigüité qui contredit "la volonté du législateur de ne pas établir de liste de pathologies ouvrant droit à une interruption médicale de grossesse".
Par ailleurs, l'aspect technique du "dépistage combiné précoce" normalise un peu plus la détection des foetus porteurs de trisomie. Pour le docteur Joëlle Teboul, rédactrice en chef d'Abstract Gynécologie, il y a là une "dérive technocratique où 'l'opérateur devrait être interchangeable comme l'est une machine' et où le praticien est sommé de rendre une échographie avec un 'code barre' satisfaisant 'un label qualité trisomie 21' ".
Pierre-Olivier Arduin revient sur les risques connus de l'amniocentèse, "procédure invasive non dépourvue de dangers", dont la France détient le record mondial, puisque celle-ci est effectuée pour 11% des grossesses, et même pour 16% en Ile-de-France. Il précise que la choriocentèse (prélèvement "des villosités choriales à partir du placenta au moyen de pinces par voie utérine ou d'une aiguille par voie transabdominale") n'a pas une efficacité diagnostique absolue puisqu'il existe des trisomies 21 où la présence de trois chromosomes au niveau de la paire 21 ne touche qu'une partie des tissus placentaires sans affecter le foetus. De plus, les conséquences psychologiques néfastes sur les femmes enceintes de toutes les informations qui leur sont assénées ne sont nullement prises en compte par les recommandations réglementaires. Enfin, l'obligation d'information altère la confiance entre le médecin et sa patiente comme l'écrit le docteur Gilles Grangé : "Si les mots véhiculent à temps et à contre-temps une inquiétude à propos de la trisomie 21 alors que la grossesse est déjà là, la parfaite autonomie de la patiente n'est plus respectée. L'inquiétude grandit avec ses effets destructeurs." Obligation médicale, le dépistage généralisé en vient à ne pas respecter "le droit des femmes à ne pas être informées".
Le Journal du Dimanche (Christel De Taddeo) 21/03/10 - Liberté Politique.com (Pierre-Olivier Arduin) 19/03/10
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J;-)
Trisomie 21 : renforcement du dépistage
Trisomie 21 : renforcement du dépistageAlors que la journée mondiale de la trisomie, le 21 mars 2010, a été l'occasion de mettre en lumière les dernières avancées de la recherche d'un traitement de la maladie, le Journal du Dimanche rapporte que "les naissances d'enfants trisomiques ont été divisées par trois" ces dernières années. Le nombre de foetus touchés par cette anomalie chromosomique a pourtant augmenté, notamment en raison de l'accroissement des maternités tardives, mais "96% des cas dépistés avant la naissance se soldent par une interruption médicale de grossesse". Pour Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Jérôme Lejeune, ce chiffre révèle l'eugénisme qui sous-tend le système de dépistage prénatal (DPN) en France. "Je ne juge pas les gens mais le système" précise-t-il en soulignant l' "effet prescripteur" du DPN : bien que non obligatoire, les médecins ont l'obligation légale de le proposer systématiquement. Plus de 80% des femmes enceintes "acceptent de se soumettre à ces examens" mais "sans toujours avoir conscience de ce qu'ils impliquent". Alors que "le principe de décision éclairée est au coeur du dispositif réglementaire" du DPN, une étude de l'Inserm de janvier 2009 a montré que près de la moitié des femmes se prêtant aux divers tests de dépistage "n'ont pas conscience qu'elles pourraient être amenées à prendre d'autres décisions, faire ou non une amniocentèse et, en cas de diagnostic avéré de trisomie 21, poursuivre ou interrompre leur grossesse". En octobre 2009, le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) avait convenu que "la différence entre obliger à dire et inciter à faire est aussi fondamentale que fragile". Il alertait sur "les risques de 'dérive pseudo-préventive qui ne peut aboutir qu'à alimenter les perceptions stigmatisantes des personnes handicapées' ".
Vice-présidente de l'association Trisomie 21, Sylvia Gaymard explique que "les parents n'ont pas suffisamment d'éléments pour prendre réellement eux-mêmes la décision". Elle constate que de nombreux professionnels de santé "conseillent généralement de mettre fin à la grossesse et présentent l'interruption médicale comme la seule issue possible". Selon une étude d'Annick-Camille Dumaret, psychologue ingénieur de recherche à l'Inserm, le diagnostic anténatal joue un rôle dans les réactions des personnels médicaux. Avec le diagnostic, la trisomie en quelques sorte, "ça ne devrait plus exister. Elle est vécue comme un échec obstétrical : c'est un dépistage raté". Aujourd'hui, "collectivement, on est de moins en moins prêts à accueillir les trisomiques parce qu'on estime qu'ils n'auraient pas dû venir au monde. On les désintègre pour ne pas avoir à les intégrer" constate Jean-Marie Le Méné, auteur de La trisomie est une tragédie grecque.
La Fondation de service politique publie également un article de Pierre-Olivier Arduin sur les nouvelles règles de dépistage prénatal qui ne font pas l'unanimité dans la profession médicale. Ce sont les centres pluridisciplinaires de diagnostic prénatal (CPDPN) - composés de gynécologues-obstétriciens, pédiatres, échographistes, généticiens et psychologues agréés par l'Agence de la biomédecine - qui ont la mission légale "de confirmer les indications d'interruption de grossesse pour motif médical". Les arrêtés du 23 juin 2009 et du 19 février 2010 (Cf. Synthèse de presse du 3/03/10) ont opéré dans leur formulation "un glissement insidieux en évoquant 'le risque pour l'enfant à naître d'être atteint d'une maladie d'une particulière gravité, notamment la trisomie 21'. Sur le plan symbolique, le signal est clair : l'IMG [interruption médicale de grossesse] en cas de trisomie 21 ne saurait être refusée par une équipe pluridisciplinaire puisque cette affection est qualifiée pour la première fois de maladie d'une particulière gravité". Une formulation pleine d'ambigüité qui contredit "la volonté du législateur de ne pas établir de liste de pathologies ouvrant droit à une interruption médicale de grossesse".
Par ailleurs, l'aspect technique du "dépistage combiné précoce" normalise un peu plus la détection des foetus porteurs de trisomie. Pour le docteur Joëlle Teboul, rédactrice en chef d'Abstract Gynécologie, il y a là une "dérive technocratique où 'l'opérateur devrait être interchangeable comme l'est une machine' et où le praticien est sommé de rendre une échographie avec un 'code barre' satisfaisant 'un label qualité trisomie 21' ".
Pierre-Olivier Arduin revient sur les risques connus de l'amniocentèse, "procédure invasive non dépourvue de dangers", dont la France détient le record mondial, puisque celle-ci est effectuée pour 11% des grossesses, et même pour 16% en Ile-de-France. Il précise que la choriocentèse (prélèvement "des villosités choriales à partir du placenta au moyen de pinces par voie utérine ou d'une aiguille par voie transabdominale") n'a pas une efficacité diagnostique absolue puisqu'il existe des trisomies 21 où la présence de trois chromosomes au niveau de la paire 21 ne touche qu'une partie des tissus placentaires sans affecter le foetus. De plus, les conséquences psychologiques néfastes sur les femmes enceintes de toutes les informations qui leur sont assénées ne sont nullement prises en compte par les recommandations réglementaires. Enfin, l'obligation d'information altère la confiance entre le médecin et sa patiente comme l'écrit le docteur Gilles Grangé : "Si les mots véhiculent à temps et à contre-temps une inquiétude à propos de la trisomie 21 alors que la grossesse est déjà là, la parfaite autonomie de la patiente n'est plus respectée. L'inquiétude grandit avec ses effets destructeurs." Obligation médicale, le dépistage généralisé en vient à ne pas respecter "le droit des femmes à ne pas être informées".
Le Journal du Dimanche (Christel De Taddeo) 21/03/10 - Liberté Politique.com (Pierre-Olivier Arduin) 19/03/10
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Les grossesses adolescentes en France et en Grande-Bretagne
Un phénomène dérangeant pour les pouvoirs publics Anne Daguerre – politiste
��Pourquoi les grossesses adolescentes continuent-elles à déranger les pouvoirs publics britanniques et français, alors même que les maternités précoces sont en chute libre depuis le début des années 2000 en Grande-Bretagne et que leur nombre reste faible en France ? Cet article met en évidence que le paradoxe n’est qu’apparent puisqu’il s’agit avant tout pour les pouvoirs publics des deux pays de réguler la fonction sexuelle et reproductrice des jeunes.
Dans la plupart des pays occidentaux, le nombre des grossesses adolescentes tend à se réduire. Selon le rapport publié par la Caisse nationale des allocations familiales (Daguerre et Nativel, 2004), le nombre de jeunes filles enceintes entre 15 et 19 ans est en constante diminution durant ces trente dernières années. Pourtant, comme le note le Fonds des Nations unies pour l’enfance (2001), « si le nombre de grossesses adolescentes a diminué, en revanche, la perception [de ces grossesses] comme un problème social a, elle, augmenté ». En effet, ces dernières inquiètent les pou- voirs publics pour deux raisons : d’une part, elles nient l’idéal d’une fonction sexuelle totalement maîtrisée ; d’autre part, les jeunes parents ne sont pas en mesure d’assumer les coûts liés à l’entretien et à l’éducation d’un enfant. Dans les sociétés contemporaines, la procréation est de plus en plus perçue comme le couronnement de l’accomplissement individuel, défini par certains rites de passage : le départ du foyer parental, puis l’insertion professionnelle et sociale ; la rencontre du partenaire, suivie d’une période de cohabitation et/ou de mariage ; et enfin, la validation par les deux partenaires d’un désir d’enfant commun. Le recul de l’âge moyen de la maternité en France et en Grande- Bretagne, qui se situe aux alentours de 29 et 30 ans pour les deux pays en 2007, témoigne de cette volonté de maîtrise de la procréation dans le cadre d’un « projet » d’enfant. Or les grossesses adolescentes sont en contradiction totale avec cette séquence temporelle.
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La France et la Grande-Bretagne (1) présentent deux situations très différentes en matière de grossesses adolescentes : ce phénomène revêt une ampleur bienComment fabriquer une politique sociale ?
Quelques réalisations
plus importante dans le second pays que dans le premier. En effet, en 2007, le taux de ces grossesses (concernant des jeunes filles âgées de moins de 19 ans) est de 42,918 pour 1 000 en Angleterre et au Pays de Galles (ONS, 2009), tan- dis qu’il fluctue aux alentours de 14 pour 1 000 en France (Nativel, 2006, p. 116). Le taux de naissances pour les jeunes filles de 15 à 19 ans est de 26 pour 1 000, en 2007, en Grande-Bretagne, alors qu’en France, il est inférieur à 7 000. Notons toutefois que le nombre de maternités précoces diminue régulièrement en Grande-Bretagne, depuis le début des années 2000. Le taux de naissances, de 30 pour 1 000 en 2001, n’est plus que de 26 pour 1 000 en 2007 (ONS, 2009). Comment ce phénomène est-il traité par les pouvoirs publics dans deux pays européens géographiquement très proches mais dont la situation en matière de
grossesses adolescentes reste très contrastée ? Schém“
atiquement, cet article dis- tingue deux grands axes d’intervention dans ce domaine : d’une part, un cadre d’intervention mettant en avant les préoccupations de santé publique – nous l’appellerons « référentiel hygiéniste » –, qui reflète la volonté de contrôler la sexualité des adolescents au nom de la nécessité de limiter les conduites à
risque ; d’autre part, un « référentiel d’inclu- sion sociale », visant à accompagner les jeunes parents dans un parcours professionnel et/ou la scolaire, de manière à ce qu’ils accèdent à une autonomie financière. Nous traiterons ces deux axes de manière successive.
Les grossesses adolescentes sont manifestation éclatante que les jeunes filles
mineures ont des rapports sexuels complets, souvent avec des partenaires masculins plus âgés.
La régulation de la sexualité adolescente : un enjeu pour les pouvoirs publics Les grossesses adolescentes sont la manifestation éclatante que les jeunes filles mineures ont des rapports sexuels complets, souvent avec des partenaires masculins plus âgés. Cette pratique, courante dans les sociétés en voie de déve- loppement, dans le cadre du mariage, pose un certain nombre de problèmes aux sociétés occidentales contemporaines, pour deux raisons principales. La première a trait à la définition même de l’adolescence, qui représente un âge de la vie marqué par la transition entre l’enfance et l’âge adulte. L’Organisation mondiale de la santé a choisi de considérer comme adolescents tous les indivi- dus âgés de 10 à 20 ans. Or, du point de vue physiologique et psychologique, il existe une grande différence entre une fillette de 11 ans et une jeune fille de 18 : la première est encore une enfant, la seconde est une jeune adulte. L’adolescence, très courte dans les pays en voie de développement, ne cesse de se prolonger dans les sociétés occidentales. Il existe, de ce point de vue, un décalage réel entre maturité physiologique et maturité sociale, entendue ici comme la capacité à subvenir à ses propres besoins. C’est bien parce que les jeunes de 13 à 19 ans, quel que soit leur degré de maturité physiologique et psychologique, sont dépendants de la société des adultes que ces derniers s’octroient le droit de réguler leur comportement sexuel.
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Second problème, la nature même de l’activité sexuelle. La sexualité, aussi banalisée soit-elle dans les sociétés contemporaines, constitue, par définition, une activité risquée, à la fois d’un point de vue émotionnel et physique. Or, l’érotisation des sociétés occidentales, notamment par le biais d’un accès présumé plus facile à une sexualité marchande, produit deux grands types d’effets anxiogènes. En premier lieu, les médias et Internet sont au centre d’une polémique récurrente concernant la nécessité de limiter le caractère explicite des messages à contenu sexuel, afin d’éviter la « perte de l’innocence » associée à l’enfance et à la virginité. L’abaissement de l’âge moyen du premier rapport sexuel – 17 ans au lieu de 20 ans pour les hommes et 21 ans pour les femmes dans les années 1960 – conforte l’idée selon laquelle les jeunes deviennent adul- tes plus tôt que leurs propres parents au même âge (Unicef, 2001). En second
“En définitive, la sexualité des jeunes pose une question centrale : est-elle légitime, admissible et, si oui, à quelles conditions ?
lieu, la porosité des frontières de l’adolescence et de l’âge adulte représenterait un danger accru pour les jeunes. En effet, la permissivité sexuelle encouragerait le développement de comportements sexuels « prédateurs » au sein
d’une même classe d’âge ou entre enfants et adultes, notamment par le biais des groupes de discussion sur Internet. En définitive, la sexualité des jeunes pose une question centrale : est-elle légitime, admissible et, si oui, à quelles conditions ? Nous verrons que les pouvoirs publics britanniques et français ont, au départ, une conception assez différente de la sexualité adolescente et de sa nécessaire régulation, même si l’on constate une convergence croissante à partir du milieu des années 1990.
En Grande-Bretagne, une tradition moralisatrice teintée de pragmatisme La sexualité adolescente reste perçue de manière largement négative outre- Manche. D’après une enquête sur la perception de la sexualité par l’opinion publique (Widmer et al., 1998), en 1998, la majorité des Britanniques, soit 67 % de l’échantillon représentatif, pensent que les rapports sexuels sont condam- nables pour les jeunes de moins de 16 ans (âge de la majorité sexuelle en Grande-Bretagne). L’activité sexuelle reste considérée comme réservée aux adultes, d’où l’expression de « sexualité précoce » (underage sex), qui n’a pas de strict équivalent en France. Cette vision moralisatrice imprègne les dispositifs relatifs à l’éducation sexuelle jusqu’au milieu des années 1990. Par exemple, la loi sur l’éducation sexuelle de 1986 spécifiait que les cours d’éducation sexuelle devaient « encourager les élèves à prendre en compte les considérations morales ainsi que la valeur de la vie familiale ». De la même manière, les élèves devaient être avertis des dangers associés à la promiscuité sexuelle (Daguerre, 2006, p. 73). Avec le retour au pouvoir des travaillistes en 1997, sous l’impulsion d’une pensée modernisatrice qui est la marque de fabrique du New Labour, le discours des pouvoirs publics devient beaucoup plus pragmatique. La sexualité des
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jeunes est traitée comme un mal inévitable qu’il convient d’accompagner, en raison de l’inefficacité des dispositifs répressifs. Le Premier ministre Tony Blair écrit, dans un rapport de la Social Exclusion Unit (SEU) concernant les grosses- ses adolescentes : « Je ne pense pas que les jeunes devraient avoir de rapport sexuel avant l’âge de 16 ans [...]. Mais je sais aussi que, quoi que l’on puisse en penser, certains jeunes continuent d’avoir des rapports. Nous ne devons pas condamner leurs actions. Néanmoins, nous devons être prêts à les aider à éviter les risques très réels que représente la sexualité en dessous de l’âge normal » (Social Exclusion Unit, 1999, p. 4).
Ce document de la SEU, commandité par T. Blair dans le cadre d’une réflexion gouvernementale sur l’exclusion sociale, marque une rupture réelle vis-à-vis de l’attitude des gouvernements antérieurs. Les conservateurs ne dissimulaient pas leur mépris à l’endroit des jeunes issus des classes populaires considérés comme plus susceptibles d’avoir des relations sexuelles que leurs homologues issus des classes moyennes. De tels jugements de valeur n’ont plus cours au sein du gouvernement travailliste : pour les experts de la SEU, les grossesses adolescentes résultent d’abord d’un échec de contraception qui traduit l’igno- rance des jeunes, et non pas d’un prétendu manque de contrôle de leurs pulsions. Cette nouvelle vision est essentiellement technocratique : il suffirait d’éduquer correctement les jeunes, de leur donner accès à une information adéquate pour que les grossesses adolescentes diminuent considérablement. Ce référentiel hygiéniste/éducatif préside à la mise en œuvre, en 2000, d’une vaste campagne d’information en direction des adolescents âgés de 13 à 17 ans, ainsi qu’au développement de cours d’éducation sexuelle dans les écoles secondaires. La sexualité adolescente n’est plus stigmatisée sur la base de jugements de valeur puritains, mais à partir de critères de santé publique permettant d’épingler l’ac- tivité sexuelle comme faisant partie du répertoire des conduites à risque poten- tiellement pathogènes, au même titre que l’usage de l’alcool et des stupéfiants. On constate une évolution similaire en France, même si l’attitude des pouvoirs publics se voit empreinte d’une conception plus positive la concernant.
En France, un référentiel hygiéniste bienveillant
Contrairement à leurs homologues britanniques, les pouvoirs publics français – en tout cas depuis le début des années 1990 – ne nient pas le droit des jeunes à la sexualité. Il s’agit plutôt de leur permettre d’en contrôler les risques, en mettant à leur disposition les moyens de contraception adéquats qui tiennent compte de leurs moyens financiers et de leur besoin de confidentialité. Ces dispositifs se caractérisent par le soutien éclairé de la société adulte, notam- ment avec l’appui des médecins et des pharmaciens (Memmi, 2003). Là encore, le référentiel dominant est éducatif/hygiéniste : il est admis que la sexualité peut être source de découverte et de plaisir, mais il convient de la réguler dans le cadre d’un dialogue dénué de jugement. Dans ce contexte, les adultes référents sont censés être essentiellement bienveillants, soucieux de favoriser la mise en place de rapports de confiance entre les jeunes et leurs interlocuteurs.
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Compte tenu du faible nombre de maternités adolescentes en France, le débat public porte plutôt sur le nombre d’Interruptions volontaires de grossesse (IVG) chez les jeunes filles. De façon récurrente, une tendance à la hausse a été notée par les gouvernements successifs depuis la fin des années 1990. Le rapport du Haut Conseil de la population et de la famille (2006, p. 3), indique ainsi « une stabilisation du nombre des IVG depuis 1990, sauf chez les mineures où le recours plus fréquent à l’IVG en cas de grossesse maintient [leur] nombre à un niveau élevé ». Il explique ce phénomène par l’échec des méthodes contraceptives, en particulier l’échec du préservatif, et par le manque de diffusion des connaissances disponibles en direction du public jeune. Comme en Grande-Bretagne, le discours gouverne- mental dominant est technique et hygiéniste ; il ne prend pas en compte l’existence d’un désir d’enfant, souvent réel, chez les jeunes filles, notamment celles âgées de 18 à 19 ans (Le Van, 1998).
“(...) les jeunes parents sont souvent dans l’incapacité d’élever de manière autonome leurprogéniture,cequisignifiequelacollectivité
Un coût social trop élevé ?
Le second grand problème posé par les maternités adolescentes, à l’exclusion cette fois des perceptions, est celui de leur coût. En effet, les jeunes parents sont
doit prendre en charge ces familles.
souvent dans l’incapacité d’élever de manière autonome leur progéniture, ce qui signifie que la collectivité doit prendre en charge ces familles.Cetenjeuestcapitaldansunpays comme la Grande-Bretagne, de tradition semi-libérale, qui détient le nombre record
de maternités adolescentes au sein de l’Union européenne. Il se pose de manière beaucoup moins aiguë en France, où le phénomène reste marginal.
Des maternités « fardeaux » en Grande-Bretagne
Depuis le début des années 1990, le problème du coût social des maternités pré- coces a constitué un enjeu important pour les gouvernements conservateurs et travaillistes. Pour les conservateurs, celles-ci sont assimilables au phénomène des filles-mères. Ce qui importe n’est pas tant l’âge des mères que leur incapacité à subvenir aux besoins de leur progéniture : en d’autres termes, leur dépendance vis-à-vis de l’État-providence. Au milieu des années 1990, l’hostilité à l’endroit des mères célibataires en général et des mères adolescentes en particulier atteint son apogée. Ces adolescentes sont devenues le symbole des classes populaires se reproduisant de manière irresponsable aux frais du contribuable. Elles sont soupçonnées de tomber enceintes de manière à bénéficier d’un logement social, comme l’illustre cette déclaration du ministre du Logement, en 1993 : « Comment pouvons-nous expliquer aux jeunes couples qui préfèrent attendre pour un logement avant de com- mencer à fonder une famille qu’ils ne peuvent pas être relogés avant l’adolescente célibataire qui attend son premier enfant, probablement non planifié ? » (cité dans Daguerre, 2006, p. 74). Le retour au pouvoir des travaillistes, en 1997, marque une rupture par rapport à ce discours stigmatisant. Les mères adolescentes sont désormais considérées
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comme relevant de situations de marginalisation. Selon ce nouveau référentiel d’inclusion sociale, la maternité adolescente reflète un certain nombre de patho- logies, telles que le décrochage scolaire, une histoire familiale marquée par les séparations et les traumatismes, le fait de vivre dans un quartier défavorisé, etc. Dans ce contexte, ces maternités aggravent les situations d’exclusion sociale déjà présentes, en multipliant les risques de dépendance de longue durée par rapport aux prestations sociales. Sur la base de ce diagnostic, le gouvernement met en place, en 1999, une mission interministérielle, la Teenage Pregnancy Unit. L’objectif consiste à réduire de moitié le nombre de conceptions adolescentes d’ici à 2010 et à favoriser l’insertion sociale des jeunes parents. Cette stratégie a donné des résultats positifs : en 2003, 26,3 % des parents adolescents étaient au lycée, bénéficiaient d’une formation ou avaient déjà un travail, contre seulement 16 % en 1997 (Daguerre, 2006, p. 82).
Le gouvernement travailliste cherche à rendre les jeunes parents capables d’élever leurs enfants sans dépendre de l’aide de l’État, de manière à ce que ces jeunes se conforment à l’idéal de citoyenneté responsable et active dont le New Labour s’est fait le champion.
Un accompagnement global des mères “ en situation de difficulté sociale en France Contrairement à leurs homologues britanniques, les pouvoirs publics français ne posent pas directement la question du coût de l’enfant. En effet, les politiques familiales françaises restent basées sur l’idée selon laquelle l’enfant peut et doit être pris en charge de manière subsidiaire par la collectivité, même lorsque les parents ne sont pas défaillants. Le coût de l’enfant est donc beaucoup plus socialisé en France qu’en Grande-Bretagne. Dans un tel contexte, l’intervention est fondée sur la notion de difficulté sociale dans laquelle se trouve la mère. Sans doute parce que le phénomène des mater- nités adolescentes est bien moins important en France qu’en Grande-Bretagne, l’intervention des pouvoirs publics, notamment de la Protection maternelle et infantile (PMI), ne prend pas en compte de manière spécifique l’âge de la mère. Si ce dernier peut être intégré comme un facteur de risque supplémentaire dans le cadre d’un tableau clinique et social jugé préoccupant, il ne justifie pas, en tant que tel, la mise en œuvre d’une intervention spécifique en direction du public jeune, en tout cas au plan national. Cette absence de politique spécifique à ce niveau s’accompagne toutefois de la multiplication d’initiatives locales, en par- ticulier dans les départements où le nombre de maternités adolescentes est supérieur à la moyenne nationale, comme c’est le cas en Seine-Saint-Denis (quatre-vingt-dix naissances provenant de jeunes mères par an) ou dans la région Nord-Pas-de-Calais (Nativel, 2006, p. 131-132).
Le coût de l’enfant est (...) beaucoup plus socialisé en France qu’en Grande-Bretagne.
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Un enjeu avant tout symbolique
En définitive, les grossesses adolescentes dérangent pour des raisons avant tout politiques et symboliques. En effet, elles ne constituent pas un réel enjeu de santé publique ni en Grande-Bretagne ni en France, même si l’on constate une ten- dance récente dans les deux pays à s’alarmer du recours croissant à l’IVG chez les jeunes filles. Le nombre de maternités adolescentes ayant diminué de manière notable en Grande-Bretagne, les grossesses adolescentes ne représentent pas non plus un coût bien élevé pour la collectivité. Si ces dernières jettent le trouble, c’est parce qu’elles perturbent l’ordre séquentiel, socialement construit, de la procréation dans les sociétés occidentales contemporaines.
Note
1 - Dans cet article, sauf précision du contraire, nous traiterons uniquement de la situation en Angleterre et dans le Pays de Galles.
Bibliographie
�� Daguerre A., 2006, « Teenage Pregnancy and Parenthood in England », in Daguerre A. et Nativel C., When Children Become Parents, Bristol Policy Press, p. 115-138.
�� Daguerre A. et Nativel C., 2004, Les maternités précoces dans les pays développés : problèmes, dispositifs, enjeux politiques, Cnaf, Dossier d’études n° 53, http://www.cnaf.fr
�� Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), 2001, « Le classement des maternités adolescentes dans les pays riches », Innocenti Report Card, n° 3.
�� Haut Conseil de la population et de la famille, 2006, « Pour une meilleure prévention de l’IVG chez les mineures », rapport présenté par I. Nisand et L. Toulemon.
�� Le Van C., 1998, Les grossesses à l’adolescence, Paris, L’Harmattan. �� Memmi D., 2003, « Qui contrôle la sexualité de nos enfants ? », in Iacub M.
et Maniglier P. (dir.), Familles en scène, Paris, Autrement, p. 40-47. �� Nativel C., 2006, « Teenage Pregnancy and Reproductive Politics in France »,
in Daguerre A. et Nativel C., When Children Become Parents, p. 115-138. �� Office of National Statistics (ONS), 2009, « Conception Rate Increases among
under 18s ». �� Social Exclusion Unit, 1999, « Teenage Pregnancy », Londres, The Stationery
Office.
�� Widmer E. et al., 1998, « Attitudes towards Non Marital Sex in 24 Countries », Journal of Sex Research, vol. 35, n° 4, p. 349-358.
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��Pourquoi les grossesses adolescentes continuent-elles à déranger les pouvoirs publics britanniques et français, alors même que les maternités précoces sont en chute libre depuis le début des années 2000 en Grande-Bretagne et que leur nombre reste faible en France ? Cet article met en évidence que le paradoxe n’est qu’apparent puisqu’il s’agit avant tout pour les pouvoirs publics des deux pays de réguler la fonction sexuelle et reproductrice des jeunes.
Dans la plupart des pays occidentaux, le nombre des grossesses adolescentes tend à se réduire. Selon le rapport publié par la Caisse nationale des allocations familiales (Daguerre et Nativel, 2004), le nombre de jeunes filles enceintes entre 15 et 19 ans est en constante diminution durant ces trente dernières années. Pourtant, comme le note le Fonds des Nations unies pour l’enfance (2001), « si le nombre de grossesses adolescentes a diminué, en revanche, la perception [de ces grossesses] comme un problème social a, elle, augmenté ». En effet, ces dernières inquiètent les pou- voirs publics pour deux raisons : d’une part, elles nient l’idéal d’une fonction sexuelle totalement maîtrisée ; d’autre part, les jeunes parents ne sont pas en mesure d’assumer les coûts liés à l’entretien et à l’éducation d’un enfant. Dans les sociétés contemporaines, la procréation est de plus en plus perçue comme le couronnement de l’accomplissement individuel, défini par certains rites de passage : le départ du foyer parental, puis l’insertion professionnelle et sociale ; la rencontre du partenaire, suivie d’une période de cohabitation et/ou de mariage ; et enfin, la validation par les deux partenaires d’un désir d’enfant commun. Le recul de l’âge moyen de la maternité en France et en Grande- Bretagne, qui se situe aux alentours de 29 et 30 ans pour les deux pays en 2007, témoigne de cette volonté de maîtrise de la procréation dans le cadre d’un « projet » d’enfant. Or les grossesses adolescentes sont en contradiction totale avec cette séquence temporelle.
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La France et la Grande-Bretagne (1) présentent deux situations très différentes en matière de grossesses adolescentes : ce phénomène revêt une ampleur bienComment fabriquer une politique sociale ?
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plus importante dans le second pays que dans le premier. En effet, en 2007, le taux de ces grossesses (concernant des jeunes filles âgées de moins de 19 ans) est de 42,918 pour 1 000 en Angleterre et au Pays de Galles (ONS, 2009), tan- dis qu’il fluctue aux alentours de 14 pour 1 000 en France (Nativel, 2006, p. 116). Le taux de naissances pour les jeunes filles de 15 à 19 ans est de 26 pour 1 000, en 2007, en Grande-Bretagne, alors qu’en France, il est inférieur à 7 000. Notons toutefois que le nombre de maternités précoces diminue régulièrement en Grande-Bretagne, depuis le début des années 2000. Le taux de naissances, de 30 pour 1 000 en 2001, n’est plus que de 26 pour 1 000 en 2007 (ONS, 2009). Comment ce phénomène est-il traité par les pouvoirs publics dans deux pays européens géographiquement très proches mais dont la situation en matière de
grossesses adolescentes reste très contrastée ? Schém“
atiquement, cet article dis- tingue deux grands axes d’intervention dans ce domaine : d’une part, un cadre d’intervention mettant en avant les préoccupations de santé publique – nous l’appellerons « référentiel hygiéniste » –, qui reflète la volonté de contrôler la sexualité des adolescents au nom de la nécessité de limiter les conduites à
risque ; d’autre part, un « référentiel d’inclu- sion sociale », visant à accompagner les jeunes parents dans un parcours professionnel et/ou la scolaire, de manière à ce qu’ils accèdent à une autonomie financière. Nous traiterons ces deux axes de manière successive.
Les grossesses adolescentes sont manifestation éclatante que les jeunes filles
mineures ont des rapports sexuels complets, souvent avec des partenaires masculins plus âgés.
La régulation de la sexualité adolescente : un enjeu pour les pouvoirs publics Les grossesses adolescentes sont la manifestation éclatante que les jeunes filles mineures ont des rapports sexuels complets, souvent avec des partenaires masculins plus âgés. Cette pratique, courante dans les sociétés en voie de déve- loppement, dans le cadre du mariage, pose un certain nombre de problèmes aux sociétés occidentales contemporaines, pour deux raisons principales. La première a trait à la définition même de l’adolescence, qui représente un âge de la vie marqué par la transition entre l’enfance et l’âge adulte. L’Organisation mondiale de la santé a choisi de considérer comme adolescents tous les indivi- dus âgés de 10 à 20 ans. Or, du point de vue physiologique et psychologique, il existe une grande différence entre une fillette de 11 ans et une jeune fille de 18 : la première est encore une enfant, la seconde est une jeune adulte. L’adolescence, très courte dans les pays en voie de développement, ne cesse de se prolonger dans les sociétés occidentales. Il existe, de ce point de vue, un décalage réel entre maturité physiologique et maturité sociale, entendue ici comme la capacité à subvenir à ses propres besoins. C’est bien parce que les jeunes de 13 à 19 ans, quel que soit leur degré de maturité physiologique et psychologique, sont dépendants de la société des adultes que ces derniers s’octroient le droit de réguler leur comportement sexuel.
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Second problème, la nature même de l’activité sexuelle. La sexualité, aussi banalisée soit-elle dans les sociétés contemporaines, constitue, par définition, une activité risquée, à la fois d’un point de vue émotionnel et physique. Or, l’érotisation des sociétés occidentales, notamment par le biais d’un accès présumé plus facile à une sexualité marchande, produit deux grands types d’effets anxiogènes. En premier lieu, les médias et Internet sont au centre d’une polémique récurrente concernant la nécessité de limiter le caractère explicite des messages à contenu sexuel, afin d’éviter la « perte de l’innocence » associée à l’enfance et à la virginité. L’abaissement de l’âge moyen du premier rapport sexuel – 17 ans au lieu de 20 ans pour les hommes et 21 ans pour les femmes dans les années 1960 – conforte l’idée selon laquelle les jeunes deviennent adul- tes plus tôt que leurs propres parents au même âge (Unicef, 2001). En second
“En définitive, la sexualité des jeunes pose une question centrale : est-elle légitime, admissible et, si oui, à quelles conditions ?
lieu, la porosité des frontières de l’adolescence et de l’âge adulte représenterait un danger accru pour les jeunes. En effet, la permissivité sexuelle encouragerait le développement de comportements sexuels « prédateurs » au sein
d’une même classe d’âge ou entre enfants et adultes, notamment par le biais des groupes de discussion sur Internet. En définitive, la sexualité des jeunes pose une question centrale : est-elle légitime, admissible et, si oui, à quelles conditions ? Nous verrons que les pouvoirs publics britanniques et français ont, au départ, une conception assez différente de la sexualité adolescente et de sa nécessaire régulation, même si l’on constate une convergence croissante à partir du milieu des années 1990.
En Grande-Bretagne, une tradition moralisatrice teintée de pragmatisme La sexualité adolescente reste perçue de manière largement négative outre- Manche. D’après une enquête sur la perception de la sexualité par l’opinion publique (Widmer et al., 1998), en 1998, la majorité des Britanniques, soit 67 % de l’échantillon représentatif, pensent que les rapports sexuels sont condam- nables pour les jeunes de moins de 16 ans (âge de la majorité sexuelle en Grande-Bretagne). L’activité sexuelle reste considérée comme réservée aux adultes, d’où l’expression de « sexualité précoce » (underage sex), qui n’a pas de strict équivalent en France. Cette vision moralisatrice imprègne les dispositifs relatifs à l’éducation sexuelle jusqu’au milieu des années 1990. Par exemple, la loi sur l’éducation sexuelle de 1986 spécifiait que les cours d’éducation sexuelle devaient « encourager les élèves à prendre en compte les considérations morales ainsi que la valeur de la vie familiale ». De la même manière, les élèves devaient être avertis des dangers associés à la promiscuité sexuelle (Daguerre, 2006, p. 73). Avec le retour au pouvoir des travaillistes en 1997, sous l’impulsion d’une pensée modernisatrice qui est la marque de fabrique du New Labour, le discours des pouvoirs publics devient beaucoup plus pragmatique. La sexualité des
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jeunes est traitée comme un mal inévitable qu’il convient d’accompagner, en raison de l’inefficacité des dispositifs répressifs. Le Premier ministre Tony Blair écrit, dans un rapport de la Social Exclusion Unit (SEU) concernant les grosses- ses adolescentes : « Je ne pense pas que les jeunes devraient avoir de rapport sexuel avant l’âge de 16 ans [...]. Mais je sais aussi que, quoi que l’on puisse en penser, certains jeunes continuent d’avoir des rapports. Nous ne devons pas condamner leurs actions. Néanmoins, nous devons être prêts à les aider à éviter les risques très réels que représente la sexualité en dessous de l’âge normal » (Social Exclusion Unit, 1999, p. 4).
Ce document de la SEU, commandité par T. Blair dans le cadre d’une réflexion gouvernementale sur l’exclusion sociale, marque une rupture réelle vis-à-vis de l’attitude des gouvernements antérieurs. Les conservateurs ne dissimulaient pas leur mépris à l’endroit des jeunes issus des classes populaires considérés comme plus susceptibles d’avoir des relations sexuelles que leurs homologues issus des classes moyennes. De tels jugements de valeur n’ont plus cours au sein du gouvernement travailliste : pour les experts de la SEU, les grossesses adolescentes résultent d’abord d’un échec de contraception qui traduit l’igno- rance des jeunes, et non pas d’un prétendu manque de contrôle de leurs pulsions. Cette nouvelle vision est essentiellement technocratique : il suffirait d’éduquer correctement les jeunes, de leur donner accès à une information adéquate pour que les grossesses adolescentes diminuent considérablement. Ce référentiel hygiéniste/éducatif préside à la mise en œuvre, en 2000, d’une vaste campagne d’information en direction des adolescents âgés de 13 à 17 ans, ainsi qu’au développement de cours d’éducation sexuelle dans les écoles secondaires. La sexualité adolescente n’est plus stigmatisée sur la base de jugements de valeur puritains, mais à partir de critères de santé publique permettant d’épingler l’ac- tivité sexuelle comme faisant partie du répertoire des conduites à risque poten- tiellement pathogènes, au même titre que l’usage de l’alcool et des stupéfiants. On constate une évolution similaire en France, même si l’attitude des pouvoirs publics se voit empreinte d’une conception plus positive la concernant.
En France, un référentiel hygiéniste bienveillant
Contrairement à leurs homologues britanniques, les pouvoirs publics français – en tout cas depuis le début des années 1990 – ne nient pas le droit des jeunes à la sexualité. Il s’agit plutôt de leur permettre d’en contrôler les risques, en mettant à leur disposition les moyens de contraception adéquats qui tiennent compte de leurs moyens financiers et de leur besoin de confidentialité. Ces dispositifs se caractérisent par le soutien éclairé de la société adulte, notam- ment avec l’appui des médecins et des pharmaciens (Memmi, 2003). Là encore, le référentiel dominant est éducatif/hygiéniste : il est admis que la sexualité peut être source de découverte et de plaisir, mais il convient de la réguler dans le cadre d’un dialogue dénué de jugement. Dans ce contexte, les adultes référents sont censés être essentiellement bienveillants, soucieux de favoriser la mise en place de rapports de confiance entre les jeunes et leurs interlocuteurs.
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Compte tenu du faible nombre de maternités adolescentes en France, le débat public porte plutôt sur le nombre d’Interruptions volontaires de grossesse (IVG) chez les jeunes filles. De façon récurrente, une tendance à la hausse a été notée par les gouvernements successifs depuis la fin des années 1990. Le rapport du Haut Conseil de la population et de la famille (2006, p. 3), indique ainsi « une stabilisation du nombre des IVG depuis 1990, sauf chez les mineures où le recours plus fréquent à l’IVG en cas de grossesse maintient [leur] nombre à un niveau élevé ». Il explique ce phénomène par l’échec des méthodes contraceptives, en particulier l’échec du préservatif, et par le manque de diffusion des connaissances disponibles en direction du public jeune. Comme en Grande-Bretagne, le discours gouverne- mental dominant est technique et hygiéniste ; il ne prend pas en compte l’existence d’un désir d’enfant, souvent réel, chez les jeunes filles, notamment celles âgées de 18 à 19 ans (Le Van, 1998).
“(...) les jeunes parents sont souvent dans l’incapacité d’élever de manière autonome leurprogéniture,cequisignifiequelacollectivité
Un coût social trop élevé ?
Le second grand problème posé par les maternités adolescentes, à l’exclusion cette fois des perceptions, est celui de leur coût. En effet, les jeunes parents sont
doit prendre en charge ces familles.
souvent dans l’incapacité d’élever de manière autonome leur progéniture, ce qui signifie que la collectivité doit prendre en charge ces familles.Cetenjeuestcapitaldansunpays comme la Grande-Bretagne, de tradition semi-libérale, qui détient le nombre record
de maternités adolescentes au sein de l’Union européenne. Il se pose de manière beaucoup moins aiguë en France, où le phénomène reste marginal.
Des maternités « fardeaux » en Grande-Bretagne
Depuis le début des années 1990, le problème du coût social des maternités pré- coces a constitué un enjeu important pour les gouvernements conservateurs et travaillistes. Pour les conservateurs, celles-ci sont assimilables au phénomène des filles-mères. Ce qui importe n’est pas tant l’âge des mères que leur incapacité à subvenir aux besoins de leur progéniture : en d’autres termes, leur dépendance vis-à-vis de l’État-providence. Au milieu des années 1990, l’hostilité à l’endroit des mères célibataires en général et des mères adolescentes en particulier atteint son apogée. Ces adolescentes sont devenues le symbole des classes populaires se reproduisant de manière irresponsable aux frais du contribuable. Elles sont soupçonnées de tomber enceintes de manière à bénéficier d’un logement social, comme l’illustre cette déclaration du ministre du Logement, en 1993 : « Comment pouvons-nous expliquer aux jeunes couples qui préfèrent attendre pour un logement avant de com- mencer à fonder une famille qu’ils ne peuvent pas être relogés avant l’adolescente célibataire qui attend son premier enfant, probablement non planifié ? » (cité dans Daguerre, 2006, p. 74). Le retour au pouvoir des travaillistes, en 1997, marque une rupture par rapport à ce discours stigmatisant. Les mères adolescentes sont désormais considérées
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comme relevant de situations de marginalisation. Selon ce nouveau référentiel d’inclusion sociale, la maternité adolescente reflète un certain nombre de patho- logies, telles que le décrochage scolaire, une histoire familiale marquée par les séparations et les traumatismes, le fait de vivre dans un quartier défavorisé, etc. Dans ce contexte, ces maternités aggravent les situations d’exclusion sociale déjà présentes, en multipliant les risques de dépendance de longue durée par rapport aux prestations sociales. Sur la base de ce diagnostic, le gouvernement met en place, en 1999, une mission interministérielle, la Teenage Pregnancy Unit. L’objectif consiste à réduire de moitié le nombre de conceptions adolescentes d’ici à 2010 et à favoriser l’insertion sociale des jeunes parents. Cette stratégie a donné des résultats positifs : en 2003, 26,3 % des parents adolescents étaient au lycée, bénéficiaient d’une formation ou avaient déjà un travail, contre seulement 16 % en 1997 (Daguerre, 2006, p. 82).
Le gouvernement travailliste cherche à rendre les jeunes parents capables d’élever leurs enfants sans dépendre de l’aide de l’État, de manière à ce que ces jeunes se conforment à l’idéal de citoyenneté responsable et active dont le New Labour s’est fait le champion.
Un accompagnement global des mères “ en situation de difficulté sociale en France Contrairement à leurs homologues britanniques, les pouvoirs publics français ne posent pas directement la question du coût de l’enfant. En effet, les politiques familiales françaises restent basées sur l’idée selon laquelle l’enfant peut et doit être pris en charge de manière subsidiaire par la collectivité, même lorsque les parents ne sont pas défaillants. Le coût de l’enfant est donc beaucoup plus socialisé en France qu’en Grande-Bretagne. Dans un tel contexte, l’intervention est fondée sur la notion de difficulté sociale dans laquelle se trouve la mère. Sans doute parce que le phénomène des mater- nités adolescentes est bien moins important en France qu’en Grande-Bretagne, l’intervention des pouvoirs publics, notamment de la Protection maternelle et infantile (PMI), ne prend pas en compte de manière spécifique l’âge de la mère. Si ce dernier peut être intégré comme un facteur de risque supplémentaire dans le cadre d’un tableau clinique et social jugé préoccupant, il ne justifie pas, en tant que tel, la mise en œuvre d’une intervention spécifique en direction du public jeune, en tout cas au plan national. Cette absence de politique spécifique à ce niveau s’accompagne toutefois de la multiplication d’initiatives locales, en par- ticulier dans les départements où le nombre de maternités adolescentes est supérieur à la moyenne nationale, comme c’est le cas en Seine-Saint-Denis (quatre-vingt-dix naissances provenant de jeunes mères par an) ou dans la région Nord-Pas-de-Calais (Nativel, 2006, p. 131-132).
Le coût de l’enfant est (...) beaucoup plus socialisé en France qu’en Grande-Bretagne.
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Un enjeu avant tout symbolique
En définitive, les grossesses adolescentes dérangent pour des raisons avant tout politiques et symboliques. En effet, elles ne constituent pas un réel enjeu de santé publique ni en Grande-Bretagne ni en France, même si l’on constate une ten- dance récente dans les deux pays à s’alarmer du recours croissant à l’IVG chez les jeunes filles. Le nombre de maternités adolescentes ayant diminué de manière notable en Grande-Bretagne, les grossesses adolescentes ne représentent pas non plus un coût bien élevé pour la collectivité. Si ces dernières jettent le trouble, c’est parce qu’elles perturbent l’ordre séquentiel, socialement construit, de la procréation dans les sociétés occidentales contemporaines.
Note
1 - Dans cet article, sauf précision du contraire, nous traiterons uniquement de la situation en Angleterre et dans le Pays de Galles.
Bibliographie
�� Daguerre A., 2006, « Teenage Pregnancy and Parenthood in England », in Daguerre A. et Nativel C., When Children Become Parents, Bristol Policy Press, p. 115-138.
�� Daguerre A. et Nativel C., 2004, Les maternités précoces dans les pays développés : problèmes, dispositifs, enjeux politiques, Cnaf, Dossier d’études n° 53, http://www.cnaf.fr
�� Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), 2001, « Le classement des maternités adolescentes dans les pays riches », Innocenti Report Card, n° 3.
�� Haut Conseil de la population et de la famille, 2006, « Pour une meilleure prévention de l’IVG chez les mineures », rapport présenté par I. Nisand et L. Toulemon.
�� Le Van C., 1998, Les grossesses à l’adolescence, Paris, L’Harmattan. �� Memmi D., 2003, « Qui contrôle la sexualité de nos enfants ? », in Iacub M.
et Maniglier P. (dir.), Familles en scène, Paris, Autrement, p. 40-47. �� Nativel C., 2006, « Teenage Pregnancy and Reproductive Politics in France »,
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under 18s ». �� Social Exclusion Unit, 1999, « Teenage Pregnancy », Londres, The Stationery
Office.
�� Widmer E. et al., 1998, « Attitudes towards Non Marital Sex in 24 Countries », Journal of Sex Research, vol. 35, n° 4, p. 349-358.
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